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La facture : j'ai perdu confiance !

LA FACTURE : J'AI PERDU CONFIANCE !

Vous connaissez la Facture, cette émission à la télévision de Radio-Canada qui cherche à dénoncer les fraudes, les illégalités, les tricheries et les mensonges. Une émission qui livre le résultat de travaux d'enquêteurs-maison. J'aimais tout de même cette émission et j'avais confiance en son animateur, Pierre Craig. Cette semaine (19 septembre) l'annonce de l'émission à venir a été faite en claironnant un court message posant une question captivante : Combien faut-il payer pour avoir accès aux médecins dans les coopératives de santé et les  cliniques privées. Je ne connais pas la réponse dans le cas des cliniques privées mais je connais mieux les coopératives de santé. Pas toutes - parce qu'elles sont jeunes et qu'elles se sont créées un peu partout au Québec selon des règles parfois différentes. Il a fallu y mettre le temps et il fallait bien qu'il en existe un certain nombre avant qu'elles puissent se fédérer et adopter ensemble des règles de fonctionnement largement partagées. La plupart ont été fondées  fondées récemment - et fédérées encore plus récemment ! On en compte une quarantaine actuellement au Québec. Il s'agit de regroupements de citoyens d'un même milieu qui se cotisent pour louer ou acheter un immeuble dans lequel ceux-ci installent une clinique de santé. Ils offrent les services dont les membres décident en assemblée générale - ou décidés par un conseil d'administration choisi et élu par les membres. Au départ, il s'agit souvent uniquement des services de prévention ou quelques services offert par des infirmières ou infirmiers : prélevements, vaccins et particulièrement vaccins-voyages, soins à domicile, etc. Et au fil du temps, la coop. s'engage dans le secteur curatif grâce à la participation d'un ou de médecins. Pour assumer les coûts du bâtiment et des équipements, les membres paient une cotisation annuelle ( moyenne de $ 100., je pense). Quant aux médecins, libérés de l'administration de la clinique, ils se consacrent à l'exercice de leur profession et sont rémunérés par le Ministère de la Santé, comme la loi et la coutume au Québec l'exige. Autrement dit, les citoyens facilitent l'accès à une clinique de proximité et en paient les frais. Mais ils ne paient pas pour les services rendus par le médecin, comme le prescrit la loi et en tout respect des règles généralement reconnues d'une médecine dite publique. En conséquence, les médecins, conformément à leurs engagements professionnels, ont le devoir de soigner les membres de la coopérative - et également les non-membres. C'est la responsabilité des membres de la coopération de faire appel à la solidarité des non-membres (une très petite minorité) qui cherche à obtenir ce que les anglophones appelent des « free rides!» Il s'agit en somme pour les dirigeants de la coopérative d'expliquer que, c'est grâce à la solidarité des gens du milieu si la coopérative existe puisque ceux-ci assument les dépenses d'entretien de la clinique.  En somme, un PPC - un partenariat public-citoyens. Pierre Craig n'a pas compris cela. En fait, il n'a pas voulu le comprendre. Il a déniché un ou deux exemples de gens qui se seraient vus refuser les services d'un médecin par des coopératives naissantes et ignorant les directives de leur fédération : c'est possible ! Mais ce n'est pas la règle. Et à ce que je sache, ce n'est pas parce qu'un journaliste fait mal son travail d'information qu'il faut en conclure que tous les journalistes sont des spécialistes de la désinformation ! Il en va de même pour les coopératives de santé : ce sont des regroupements de citoyens qui se rendent des services à eux-mêmes et qui conviennent de payer les coûts des installations physiques requises. Et ce n'est pas parce qu'un ou deux non-membres se sont vus refuser une visite aux médecins qu'il faut en conclure que toutes les coopératives rendent onéreux l'accès aux médecins. C'est le contraire ! Ces citoyens rendent service aux citoyens et à l'État - en rendant l'accessibilité plus aisée aux soins de santé et même, si nécessaire l'accès aux médecins.

Cette émission et la dénonciation des coopératives de santé me fait douter du contenu de quelques autres émission de la Facture ! Manifestement, les nuances qui s'imposent ne sont pas faites. Sans les nuances qui s'imposent, nous risquons, encore une fois, d'être mal informés. Et c'est injuste pour les vaillants bénévoles qui permettent à ces coopératives de rendre service à leur population.