Alors que la liberté bouleverse le monde depuis les premiers souffles de la globalisation, et ce, au détriment de l'égalité, voilà qu'au Québec, la conquête de l'égalité hommes-femmes inspire les valeurs québécoises - et cherche à limiter la liberté de choisir la façon de se vêtir pour ceux et celles qui exercent  des hautes fonctions au niveau de l'État... Les femmes voilées sont dénoncées comme étant le symbole de la soumission des femmes à l'homme. De plus, l'État doit apparaître absent sur le plan des valeurs qui rallient les gens par la référence à des divinités externes), ce qui exigerait de leurs représentants de ne pas afficher leurs croyances religieuses. Les hauts fonctionnaires ne se rallieraient à aucune religion....pendant leurs heures de travail. Dans ce monde nouveau guidé par une liberté exacerbée, voilà que se renouvelle la lutte pour une certaine égalité, du moins celle des hommes et des femmes, dans un monde démocratique inspiré plus globalement des valeurs de liberté, d'égalité et de fraternité.

Or, on le sait,  depuis les années 1970, dans les pays dits démocratiques, la liberté est devenue la valeur dominante - au point où on ne sait plus de nos jours définir le bien et le mal. En cas de doute, la liberté l'emporte ! Désormais, tout est permis, sauf ce qui est expressément prohibé par des textes clairs - très clairs - au point que même la Cour Suprême du pays ne pourrait les interpréter et modifier ! Chose certaine, cette liberté universelle n'a pas cessé de  s'attaquer aux valeurs d'égalité et de fraternité ! L'exemple du partage de la richesse est éloquent puisque la liberté permet et tolère des inégalités de plus en plus grandes: les écarts entre les riches et les autres se rapprochent des excès des années 1920 qui ont préparé le fameux krach boursier de 1929! Cette liberté permet des excès d'exploitation des ressources de la planète qui, désespérée, demande grâce ! Elle permet quantité de fraudes, de tricheries, d'injustices qui ne cessent d'être dénoncés. Et quant à la fraternité, le respect des uns et des autres n'est plus à l'ordre du jour. Et sur le plan des nations, les guerres et les conflits sont perpétuels.  Une telle liberté est-elle une valeur québécoise ? Quant à la fraternité, il faudra en reparler. Oui, certes, il y a à l'occasion de beaux gestes de fraternité. Qui aident à apaiser quelques consciences. Mais Pour vivre ensemble en permanence, les Québécois choisissent-ils, comme mode de vie, cette liberté exacerbée ou l'égalité fraternelle ?

Répétons-le : alors que la liberté bouleverse le monde depuis les premiers souffles de la globalisation au détriment de l'égalité, voilà qu'au Québec, la conquête de l'égalité hommes-femmes inspire les valeurs québécoises et propose cette valeur d'égalité par la limitation de la liberté dans la façon de se vêtir pour exercer des hautes fonctions au niveau de l'État... Chose certaine liberté et égalité ne font pas bon ménage. Chose certaine aussi : il ne peut y avoir d'égalité sans encadrement restrictif de la liberté. Et il ne peut avoir d'égalité dans un environnement où domine la liberté individuelle. En conséquence, les partisans de la liberté honnissent les désirs d'égalité. Et les partisans de l'égalité dénoncent la liberté.

Liberté ou égalité ? Là, il me semble,  sont les fondements mêmes d'une réflexion sur les valeurs québécoises. Quelles valeurs voulons-nous privilégier au Québec pour mieux vivre ensemble? La liberté individuelle ou une liberté collective dont l'objectif ultime est une plus grande égalité fraternelle ?