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Privatiser les profits et socialiser les pertes !

Le néo-libéralisme confirme sa fragilité. Il est la cause de crises financières récurrentes. Une par décennie : 1987 - 1998 - 2008 ! UNE À TOUS LES 10 ANS ! ATTENTION À VOS PLACEMENTS : SI LA TENDANCE SE MAINTIENT, IL FAUDRA VENDRE SES PLACEMENTS SPÉCULATIFS EN 2014...au cas où la prochaine débâche arrive plus tôt que prévu...

Les néo-libéraux, revigorés par l'accélération de la mondialisation, ont réclamé, il n'y a pas si longtemps, l'exclusion de l'État dans les affaires économiques. et financières. « Laissez-nous libres et vous verrez combien le monde se portera mieux grâce à la richesse que nous produirons...» Devenus plus libres grâce à la déréglementation, le décloisonnement et la désintermédiation, ils ont effectivement créé de la richesse, sans toutefois savoir comment la partager cette richesse nouvelle... ou sans vraiment le vouloir. Ce qu'ils ont su faire toutefois - puisqu'il fallait bien que l'économie fonctionne - c'est d'encourager non seulement la consommation, ce qui ne suffisait à leurs ambitions sans limites, mais la surconsommation. Dans le secteur immobilier, par exemple, aux États-Unis, parvenu à la limite du marché des acheteurs de maison, les plus habiles dans l'accélération de la consommation inventèrent cette idée de prêter non pas sur la valeur réelle de la propriété mais sur la valeur escomptée - puisque de tous temps, disaient-ils, les immeubles prennent de la valeur au fil du temps  Alors prêtons sur ce que vaudra l'immeuble dans quelques années. Voilà la nouvelle théorie : l'avenir se porte garant de la valeur du prêt ! Stupide, me direz-vous. Oui, sur le plan théorique. Non, pas pour les gestionnaires de ces grandes banques  ou ses hauts gestionnaires puisque leur premier intérêt est l'enrichissement de leurs entreprises - et l'augmentation de leur rémunération variable en fonction de l'augmentation du chiffre d'affaires et des profits. Avant que le tout n'éclate, ils ont le temps d'empocher des bonis faramineux. Ces hypothèques, « titralisées » sous forme de papiers commerciaux, avec le sceau favorable d'une agence de notation encouragée par la quantité d'approbations à fournir à ces nouveaux titres innovateurs - et lsurtout par les honoraires intéressants à en retirer - furent  offerts sur les grands marchés à des taux de rendements si alléchants qu'ils trouvèrent de nombreux preneurs chez les grands investisseurs, dans tous les replis de la planète, en particulier par lds gestionnaires de fonds de retraite.

Cette cascade de conflits d'intérêt ne pouvait que résulter en... une catastrophe ! Les États-Unis, ce grands pays promoteur du libéralisme pur et dur et de ses entreprises capitalistes, et promoteur de la liberté totale du pouvoir économique privé, se vit contraint à intervenir - malgré sa situation financière déjà précaire, afin d'amoindrir le choc sur le système financier américain. Avec les conséquences que l'on connait. On craignait l'effet « domino » - mais on n'a fait que le ralentir. De jour en jour, l'effet se fait sentir, ici et là, et les experts nous le disent, ce n'est pas fini. Partout, les États se préparent à intervenir... même ici au Canada.

Le libéralisme moderne peut se vanter d'avoir augmenter le nombre de milliardaires dans le monde. On en compte, depuis dix ans, près de deux milliers de plus...À quel prix ? Au prix de crises financières récurrentes ( 1987, 1991, 1996, 2001, 2008...), au prix d'un chômage endémique, au prix d'écarts toujours plus larges entre les riches et les autres.

La présente crise nous fait comprendre ce que veulent dire les promoteurs du capitalisme américain lorsqu'ils parlent du  partage de la richesse : il suffit de privatiser les revenus et de socialiser les pertes !

Soyons sérieux : la liberté a ses mérites mais aussi ses limites. La limite qu'impose les conflits d'intérêt. L'animal raisonnable qu'est l'homme est aussi un animal cupide en quête d'un bonheur qu'il veut assurer par la quête de biens matériels. Il est malsain d'exposer cet animal cupide à son instinct de possession  sans limite. Il faut moraliser le monde des affaires. Le capitalisme, manifestement n'y arrive pas. Le coopératisme, par l'introduction de la démocratie dans le contrôle des affaires économiques, réussit beaucoup mieux. Il réduit les possibilités de conflits d'intérêt. Il me semble qu'il faut en reparler. Et protéger l'Homme contre lui-même.

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